Symposium en ligne: « Utilisation du bois de chauffe dans les tropiques : enjeux et perspectives »
Session #4 – 19 Apr 2024
L’International Society of Tropical Foresters (ISTF) et l’Association des forestiers tropicaux et d’Afrique du Nord (AFT) présentent la première édition francophone du symposium en ligne « Utilisation du bois de chauffe dans les Tropiques : enjeux et perspectives » le 19 avril 2024 de 16h à 18h30 Burundi UTC+2), de 15h à 17h30 Kinasha (RDC) (UTC+1), de 14h à 16h30 Sénégal (UTC+0), de 10h à 12h30 EDT Montréal (Heure locale de New York) (UTC -4). Une grande partie des régions tropicales dépendent du bois de chauffage pour la cuisson des aliments. Vous trouverez une programmation complète de l’événement en cliquant sur ce lien. Les vidéos des présentations seront publiées ultérieurement sur la chaîne YouTube de l’ISTF-Global en cliquant sur ce lien. Trouvez votre fuseau horaire ici en cliquant sur ce lien. Inscrivez-vous à la session en cliquant sur ce lien . Des questions? Contactez catherine.ruest.bel@gmail.com.
Horaire du symposium:
- Présentation du International Society of Tropical Foresters. Michael Sterner, ISTF (3 min)
- Présentation de L’Association des Forestiers Tropicaux et d’Afrique du Nord. Bernard Mallet et Jean-Paul Lanly, AFT (3 min)
- Présentation du sujet du symposium et des présentateurs. Catherine Ruest Bélanger, Consultante en environnement, Canada (5 min)
- Le bois énergie en Afrique : Problèmes forestiers pour un produit de première nécessité d’usage pluriquotidien – 1975-2015. Alain Bertrand, chercheur retraité du CIRAD, France.
- Le bois de chauffe pour la restauration des terres dégradées en Haïti. Frény Alcinat, Centre d’enseignement et de coopération internationale, Haïti.
- g. Mangroves et bois de feu. Séverin TCHIBOZO, Centre de Recherche pour la Gestion de la Biodiversité, Bénin.
- Bois-énergie et plantations à vocation énergétique en République Démocratique du Congo : cas de la province du Nord-Kivu. Désiré K. Kasekete, Université Officielle de Ruwenzori, République Démocratique du Congo.
- i. Gestion des ressources naturelle et approvisionnement durable en bois énergie des grands centres urbain. Mamane Seini, Association National des Exploitants du Bois du Niger, Niger.
- Performance des briquettes issues de sciure d’Isoberlinia pour une valorisation durable de l’espèce. Samirath C. Nansounon, Unité de Recherche en Biologie forestière et Modélisation Écologique, Bénin.
- Discussion modérée par Catherine Ruest Bélanger et Mike Sterner.
CONFÉRENCIERS
* Alain Bertrand, Chercheur retraité du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), France. edenia.consult@gmail.com
Alain Bertrand
Alain Bertrand a vécu l’évolution des concepts relatifs à la gestion des forêts tropicales. Passant par le Gabon, la Côte d’Ivoire, le Niger, Madagascar, le Mali, le Maroc et d’autres encore, il a couvert l’évolution de la gestion des forêts tropicales de 1968 à 2018, en se penchant plus particulièrement sur :
- L’approvisionnement durable en bois énergie dans un contexte de forte démographie et de raréfaction de la ressource ligneuse ;
- La nécessaire implication des populations dans la gestion locale des ressources naturelles, afin que celles-ci contribuent à leur développement socioéconomique ;
- Le besoin de politiques transcrites en lois et décrets.
Chercheur forestier socio-économiste, il a publié nombre d’articles et ouvrages pour communiquer ses résultats.
Le bois énergie en Afrique : Problèmes forestiers pour un produit de première nécessité d’usage pluriquotidien – 1975-2015
En 1972 sévit une grande sécheresse du Sénégal à l’Éthiopie, causant d’importantes mortalités humaines et des troupeaux et entraînant le début d’un exode rural vers les villes. Auparavant, il n’y avait pas de problème avec le bois énergie. Les bailleurs ciblent les plantations comme solution à ce nouveau problème. Devant l’ampleur de la tâche, ils changent de stratégie 10 ans plus tard pour se tourner vers les plantations villageoises et la gestion durable des ressources naturelles. Dans les années 1990, l’attention est plutôt portée vers les stratégies énergie domestique. Depuis 2000, des plantations d’envergures sont mises en place, notamment sur les plateaux Batékés pour alimenter Kinshasa en bois énergie. Alain Bertrand a participé activement à chacun de ces changements et présente quelques-uns des projets majeurs dans lesquels il a été impliqué.
Cette présentation est en lien avec l’article Le bois, énergie de première nécessité en Afrique – Une ressource trop souvent négligée, par Gérard Madon, publié dans Afrique contemporaine 2017/1-2 (N° 261-262), pages 201 à 222, disponible au https://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2017-1-page-201.htm
* Frény Alcinat, agronome, Chargé de projet pour le Centre d’enseignement et de coopération internationale (CECI), Haïti. frenya@ceci.ca
Frény Alcinat
Frény Alcinat est un agronome spécialisé dans les ressources naturelles et le transfert de technologie. Il participe à la conception, à la mise en œuvre et au suivi de projets agroforestiers dans l’ensemble de son pays. Il travaille directement avec les agriculteurs et les organisations locales afin d’améliorer leurs compétences techniques pour faire face au changement climatique.
Le bois de chauffe pour la restauration des terres dégradées en Haïti
L’industrie du bois de chauffage a longtemps été accusée d’être à l’origine de la déforestation en Haïti. Le CECI, une organisation de coopération internationale, et Viridis Terra, une entreprise spécialisée dans la restauration des terres dégradées, ont décidé de renverser cette histoire et de faire de l’industrie du bois de chauffe un moteur de la reforestation. Cette idée a donné naissance au projet KLIMA, qui s’est déroulé dans le Nord et le Nord-Est d’Haïti de 2017 à 2021. Depuis, le projet a été étendu au Sud d’Haïti, tandis que les arbres et les mentalités ont eu le temps de grandir dans le Nord et le Nord-Est. Frény sera ravi de partager les résultats et les leçons tirées de cette expérience.
* Séverin TCHIBOZO, membre fondateur et bénévole du Centre de Recherche pour la Gestion de la Biodiversité (CRGB), Cotonou, Benin. tchisev@yahoo.fr
Séverin TCHIBOZO
https://www.linkedin.com/in/s%C3%A9verin-tchibozo-85506851/
Séverin TCHIBOZO est membre fondateur du Centre de Recherche pour la Gestion de la Biodiversité (CRGB, www.crgbbj.org) et expert naturaliste/biodiversité. Il travaille depuis 28 ans sur la conservation de la nature, l’agriculture, l’entomologie et le développement local. Il a évalué des projets transfrontaliers sur l’environnement en Afrique de l’Ouest et Centrale.
Mangroves et bois de feu
Les mangroves sont d’importants écosystèmes côtiers du sud de la planète. Ils fournissent des ressources naturelles aux communautés côtières et protègent les régions côtières de l’érosion et des effets dévastateurs des phénomènes météorologiques extrêmes. En République du Bénin, la loi n°93-009 du 2 juillet 1993 protège les mangroves. Malgré les multiples lois et la sacralisation, les mangroves sont coupées discrètement pour les besoins de bois de feu des petits ménages et pour assurer des activités économiques. Nous parlerons des différents impacts de la coupe des mangroves pour l’usage en bois de feu.
Selon l’article « État des lieux des palétuviers des îlots de forêts naturelles de mangrove en République du Bénin, disponible au https://societebotaniquedefrance.fr/2023/07/24/le-jb-n108-est-en-ligne/ ».
Désiré K. Kasekete, Enseignant-chercheur, Faculté des Sciences, Université Officielle de Ruwenzori, Butembo, République Démocratique du Congo. dkasekete@gmail.com
Désiré K. Kasekete
Désiré Katembo Kasekete est titulaire d’une maîtrise en gestion de la biodiversité et aménagement forestier durable, obtenue avec une spécialité Forêt – Environnement. Il se prépare à la soutenance de sa thèse de doctorat dans ce même domaine. Désiré K. Kasekete est impliqué dans l’enseignement universitaire et la recherche scientifique en RDC. Ses activités de recherche portent sur la problématique du bois énergie et son impact sur les écosystèmes forestiers, ainsi que sur la dynamique des plantations forestières en région tropicale (croissance, productivité, biomasse, stockage du carbone, etc.) Désiré Katembo Kasekete est basé à Butembo, dans la province du Nord-Kivu (RDC).
Bois-énergie et plantations à vocation énergétique en République Démocratique du Congo : cas de la province du Nord-Kivu (Synthèse bibliographique)
En République Démocratique du Congo (RDC), le bois constitue la principale source d’énergie pour les ménages et certains professionnels. Cette ressource est principalement utilisée sous la forme de charbon de bois en milieu urbain et de bois de chauffe en milieu rural. Si le charbon de bois est essentiellement utilisé pour cuisiner et dans le secteur artisanal, le bois de chauffe est quant à lui utilisé pour la cuisine, la cuisson des briques et le chauffage domestique. Le bois utilisé est extrait de toutes les zones boisées accessibles dont les forêts naturelles, les terres agricoles, les plantations forestières, et même les aires protégées. Pour gérer durablement la ressource bois et sécuriser les approvisionnements, des actions sont indispensables en ce qui concerne prioritairement la diversification des sources d’approvisionnement en bois-énergie, l’amélioration des techniques d’exploitation du bois et de sa carbonisation, etc.
Selon un article publié dans la revue Bois et Forêts des Tropiques, N° 357, octobre 2023, pp 5 – 28. https://doi.org/10.19182/bft2023.357.a36927.
*Mamane Seini, Secrétaire Général, Association National des Exploitants du Bois du Niger (ANEB-Niger), Niger
Mamane Seini
Mamane Seini est secrétaire général de l’Association Nationale des Exploitants du Bois du Niger (ANEB-NIGER), qui est une coopération réunissant tous les exploitants, commerçants, transporteurs, détaillants et structures locales de gestion du bois au Niger. ANEB-NIGER encourage aussi l’engagement écocitoyen pour un développement durable en mettant les jeunes et les femmes au cœur des processus du développement et en tenant compte des aspects économiques, sociaux et environnementaux.
Monsieur Seini est également consulaire auprès de la chambre régionale d’agriculture de Niamey et membre du conseil d’administration d’Agence pour la Promotion du Conseil Agricole (APCA). Il est également membre de plusieurs plateformes et réseaux nationaux, régionaux et mondiaux tels que la Plateforme changement climatique développement durable, le Forum Forestier Africain (AFF) et le Réseau mondiale sur la gestion des risque et catastrophe (GNDR).
Gestion des ressources naturelle et approvisionnement durable en bois énergie des grands centres urbain
Au Niger, plus de 90 % des besoins en énergie domestique des populations rurales et urbaines sont satisfaits par le bois. Celui-ci restera encore pendant longtemps la principale source d’énergie domestique des populations. C’est pourquoi le Niger a conçu et mis en œuvre, depuis 1989, la Stratégie Energie Domestique centrée sur une gestion participative, responsable et durable des ressources forestières. Les marchés ruraux de bois énergie qui en découlent constituent aujourd’hui des outils de gestion des ressources forestières qui intègrent les dimensions économiques, sociales et environnementales dans la gestion et développement durable des forêts.
*Samirath C. NANSOUNON, Doctorante en Monitoring et Conservation de la Biodiversité, Université de Parakou, Unité de Recherche en Biologie forestière et Modélisation Ecologique (UR-BioME), Bénin.
Samirath C. NANSOUNON
Nansounon Nangnon Samirath Cléopâtre est titulaire depuis peu d’un master en aménagement et gestion des ressources naturelles, spécialité des sciences et techniques forestières. Elle s’intéresse aux questions d’écologie et de conservation de la biodiversité, mais aussi à la technologie du bois. Son sujet de recherche actuel porte sur la technologie du bois et la valorisation des résidus de bois des espèces d’arbres Isoberlinia spp. pour des utilisations durables et l’atténuation des effets du changement climatique.
Performance des briquettes issues de sciure d’Isoberlinia pour une valorisation durable de l’espèce
Les résidus de bois sont une ressource prometteuse pour la production de briquettes en raison de leur caractère durable et de leur potentiel de conversion en bioénergie. Cette étude examine le potentiel de transformation des résidus de bois d’Isoberlinia spp. en briquettes et compare leurs performances au charbon traditionnel. Des paramètres tels que le temps d’allumage, la durée d’ébullition de l’eau et le temps de combustion complet ont été mesurés pour évaluer l’aptitude des briquettes produites. Les résultats révèlent des similitudes entre les temps d’allumage des briquettes de bois et le charbon traditionnel, ce qui indique leur potentiel en tant que sources d’énergie alternatives aux propriétés similaires au charbon de bois. De plus, des durées d’ébullition d’eau semblables pour différents types de combustibles suggèrent une équivalence dans l’émission d’énergie et la capacité de combustion, mettant en évidence le potentiel prometteur des briquettes de bois en tant qu’alternatives énergétiques durables.